LES GRANDS FONDS MARINS

Avec 18 000 kilomètres de littoraux, la France doit répondre à des enjeux majeurs en matière de protection de la biodiversité marine et de lutte contre le changement climatique. Pour préserver efficacement la richesse de ces espaces, il est essentiel de les connaître. Or, si l’océan couvre 71 % de la surface de la Terre, 97 % des grands fonds marins demeurent encore inconnus.

L’ambition du programme de recherche France 2030 « Grands fonds marins » vise précisément à élargir les savoirs en matière de processus physiques, biogéochimiques ou biologiques à l’œuvre dans les grands fonds marins. Pour ce faire, l’objectif n°10 s’appuie sur trois dispositifs : des missions d’exploration, un programme de recherche académique, et un appel à projet de recherche et développement proposant des solutions innovantes. Ces dernières doivent porter sur l’une des thématiques suivantes : les systèmes permettant l’exploration des grands fonds marins (entre 200m et 6000m de profondeur), les capteurs, les composants, les matériaux spécifiques ou les logiciels entrant dans la composition de ces systèmes.

Le programme de recherche « Grands fonds marins » porté par le CNRS, l’Ifremer et l’IRD a permis de sélectionner 11 projets innovants. issues de la sphère publique comme privée, de petites et de grandes entreprises, ces 11 lauréants participent à faire avancer et grandir la recherche scientifique dans le domaine des grands fonds marins.

 

Carte des lauréats de l’appel à projet « grands fonds marins »

 

Carte de France des premiers lauréats de l’AMI 2022

Projet DEEP-C

Dispositif d’Essaim Etendu permettant un Positionnement Centimétrique en fond de mer

Acteurs : DE.ES, Shadow, I3S, GéoAzur

Localisation : Toulon, Provence-Alpes-Côte d’Azur

Porté par la start-up DE.ES en collaboration avec la PME Shadow et deux laboratoires CNRS (I3S et GéoAzur), ce projet de 36 mois vise à utiliser des meutes de petits drones sous-marins pour réaliser une couverture photographique à très haute résolution d’une zone étendue. Pour obtenir une solution de l’ordre du centimètre, les drones doivent rester très proches du fond et de ce fait ne peuvent couvrir qu’une surface limitée. Dans l’optique d’une couverture de grandes surfaces, il est donc nécessaire de faire naviguer ensemble de très nombreux drones et avec un positionnement très précis. Les photos sont ensuite assemblées à terre et géoréférencées. Pour relever ces défis, le projet donnera lieu à plusieurs tests à la mer pour la mise au point et la démonstration du système.

AAP : France 2030 – BPI – Grands fonds marins

KiWin
Fin150

PROJET DESPOT

DEep Swarm POsiTionning

 

Acteurs : Arkeocean, Seagnal, Bourbon Offshore Gaia

Localisation : Nice, Provence-Alpes-Côte d’Azur

Projet de 36 mois pour développer un prototype permettant aux drones sous-marins ou AUV (Autonomous Underwater Vehicle) d’une flotte de connaître leur position précisément sur la base d’instruments simples et peu coûteux. Cette technologie est rendue possible grâce au support d’un navire de surface, d’une base profonde tractée et de 4 AUV encadrant cette flotte, formant un référentiel connu. Le projet comprend la démonstration du prototype à -100 m puis à -1000 m de profondeur.

AAP : France 2030 – BPI – Grands fonds marins

PROJET P-6000

Acteurs : Accuwatt Technologies, IFREMER, Naval Group

Localisation : Aiton,  Auvergne-Rhône-Alpes

L’objectif du projet d’une durée de 48 mois est de développer une batterie basée sur la technologie lithium, adaptée à l’utilisation par grands fonds (sous très forte pression -600 bars). Les systèmes utilisant cette nouvelle batterie pourraient donc se passer des caissons étanches dans lesquels se trouvent les batteries actuelles. Les économies de poids
et de coût induites seraient substantielles et l’autonomie très sensiblement améliorée. Le projet cherche aussi à développer la modularité des batteries, pour simplifier la conception et la de ces dispositifs clés.

AAP : France 2030 – BPI – Grands fonds marins

MERVENT 2025
VIMFLO

PROJET EGF

Energie grands fonds

Acteur : GEPS Techno, Acergy France

Localisation : Guérande, Pays de la Loire

Le projet de 36 mois vise à développer et faire la démonstration d’une technologie permettant de fournir de l’énergie renouvelable, basée sur l’énergie de la houle, aux engins d’exploration sous-marine pour des applications de suivi, de surveillance, d’alimentation, de contrôle et d’inspection à de grandes profondeurs. Les systèmes fournissant l’énergie marine pourront être montés sur le fond marin ou suspendus entre deux eaux profondes (>300 m).

AAP : France 2030 – BPI – Grands fonds marins

PROJET PICCARD

Projet d’Intégration de Capteurs pour la Connaissance des Abysses et de la Recherche pard Drone

Acteurs : Abyssa, Elwave, Institut Mines Télécom Atlantique

Localisation : Carquefou, Pays de la Loire

Le projet de 36 mois vise au développement d’une nouvelle version d’un capteur pour l’étude des grands fonds marins permettant de caractériser la nature des matériaux présents dans son environnement. Le capteur utilise la technique de spectroscopie d’impédance électrique qui permet d’accéder à la biodiversité et la géodiversité de son environnement, ce que ne permet pas une image optique vu qu’elle ne reconnait que les formes extérieures. Placé sur un drone, le capteur perçoit une bulle de navigation à 360° en temps réel permettant la navigation sécurisée des AUV dans les milieux de grands fonds non cartographiés et escarpés. Il pourra également être utilisé pour la surveillance d’infrastructures critiques dans les fonds marins.

AAP : France 2030 – BPI – Grands fonds marins

HT20MW
Image d'illustration du projet OHME

PROJET ID-GF

Imageur Distribué Grands Fonds

Acteurs :  Florian Madec Composites (FMC), ENSTA Bretagne, IFREMER, Hexa-H, Oxxius

Localisation : Brest, Bretagne

L’objectif de ce projet de 48 mois est de développer un prototype d’essaim de flotteurs capable d’opérer en grande profondeur (jusqu’à -1000m). Les flotteurs, dont la coque est réalisée en matériaux composites, sont capables de se déplacer verticalement. Ils communiquent entre eux par voies acoustique et optique, leur permettant ainsi d’affiner leur positionnement et de maintenir la formation. En surface, des bouées dotées d’émetteurs acoustiques longue distance (>10 km), permettant à chaque flotteur, doté de récepteurs, de calculer sa position approximative. Le projet permettra de tester un prototype en mer.

AAP : France 2030 – BPI – Grands fonds marins

PROJET MARTOC

Acteurs : RTSYS, Orange Marine, Mappem Geophysics, ENSTA Bretagne

Localisation : Lorient, Bretagne

Le projet vise à adapter un drone en cours de développement par RTSYS au suivi de câbles sous-marins et à la détection d’anomalies sur ces câbles. Pour cela, l’AUV de 55 kg et pouvant aller jusqu’à 3000 m de fond, intègrera des capteurs électriques et magnétiques passifs, un sonar et une caméra. Des logiciels embarqués combineront les données acquises par les capteurs afin d’évaluer en temps réel le positionnement et le guidage du drone. Le projet comprend également le développement d’un système de mise à l’eau et récupération du drone

AAP : France 2030 – BPI – Grands fonds marins

RECIF

PROJET FIBERSCOPE

Acteurs : FOSINA, Orange, IFREMER, ISEN Ouest, Ecole navale

Localisation : Brest, Bretagne

Le projet, d’une durée de 36 mois, s’appuie sur la technologie DAS (distributed acoustic sensor – capteur acoustique réparti), qui consiste à utiliser une fibre optique comme capteur. En effet, la température comme les contraintes mécaniques (induites par un mouvement ou par des ondes acoustiques) modifient les propriétés optiques de la fibre, modifications pouvant être mesurées avec un laser. L’utilisation de cette technologie nécessite aujourd’hui des fibres dédiées au sein d’un câble, ou un câble dédié, ce qui en limite l’application. L’enjeu du projet est de démontrer que la technologie peut être utilisée sur des câble déjà posés, avec les fibres existantes et malgré la présence de dispositifs d’amplification (répéteurs), tout en augmentant la portée, au-delà d’une centaine de kilomètres des côtes. L’objectif est, d’une part, de multiplier les capteurs, puisque les câbles existants pourraient être équipés pour un coût bien plus faible que la pose d’un nouveau câble et, d’autre part, de surveiller en temps réel l’état des câbles, puisqu’ils disposeraient d’un capteur permanent.

AAP : France 2030 – BPI – Grands fonds marins

PROJET RESIDENCE-VF

Acteurs : Forssea Robotics, FinX, IFREMER

Localisation : Sète, Occitanie

Le projet, d’une durée de 48 mois, vise à développer des briques technologiques destinées à la conception et la réalisation des drones sous-marins à coût maî­trisé. Ces drones pourront rester immergés sur de longues durées, pendant plus d’un an, en se rechargeant et en transmettant leurs données depuis une station d’accueil sous-marine. Le projet prévoit notamment d’adapter un propulseur à membrane, sans hélice, développé par FinX pour équiper ces drones.

AAP : France 2030 – BPI – Grands fonds marins

RECIF

PROJET SEAMAP

Acteurs : Seaber, Lemar (CNRS), Marbec (Université de Montpellier)

Localisations : Lorient, Bretagne

Le projet de 36 mois vise deux objectifs. Le premier est de poursuivre le développement des micro-drones sous-marins proposés par Seaber. Le segment est celui des drone de faible poids (10 kg environ) et à coût maîtrisé, faciles à mettre en œuvre et opérant de concert, jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Le second objectif est de mettre en place une plateforme de partage des données océanographiques géoréférencées, dénommée Cartha. Dans le cadre du projet, des tests en mer sont prévus dans des environnements de difficulté croissance : Brest, Saint-Pierre et Miquelon puis la Terre Adélie.

AAP : France 2030 – BPI – Grands fonds marins

PROJET SMART-ECO test

Système Microfluidique Autonome poRTable pour l’Étude de la Chimie des Océans

Acteur : Fluidion, MIO (Université d’Aix-Marseille), Locean (Sorbonne Université)

Localisation : Paris, Île-de-France

Le projet de 48 mois vise à développer une technologie microfluidique (manipulant de petits volumes de fluides) innovante pour analyser le pH et la chimie des sels nutritifs des océans profonds et des eaux de surface. Il existe actuellement peu de solutions adaptées aux grands fonds marins. L’analyseur utilise une technologie innovante, basée sur la microfabrication en salle blanche de modules de mesure. Il s’agira du premier analyseur chimique des océans développé en Europe, se différenciant ainsi des quelques systèmes utilisés aujourd’hui dans le monde

AAP : France 2030 – BPI – Grands fonds marins

RECIF

FRANCE 2030 – Grands fonds marins

Pour retrouver les lauréats de l’AMI « Grands fonds marins », c’est ici : Télécharger le dossier de presse 2024.